Le changement climatique est l'un des problèmes les plus préoccupants du XXIe siècle. Il s'agit probablement du plus grand défi auquel nous sommes confrontés en tant qu'espèce. Déjà plus chaud de 1°C (1,8°F) qu'entre 1850 et 1900 (époque préindustrielle), le monde s'est fixé comme défi de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, chiffre que les scientifiques estiment nécessaire pour éviter des impacts encore plus catastrophiques.
Dans ce contexte de réchauffement et de recherche d'objectifs communs, les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents sur la planète : dômes d'air froid, inondations, sécheresses, canicules, chutes de neige, tornades, etc. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a chiffré ces épisodes dans un rapport alertant sur le fait que les catastrophes liées au climat ont été multipliées par cinq au cours des cinq dernières décennies.
En conséquence, les infrastructures urbaines, les bâtiments et les logements sont de plus en plus exposés à des événements extrêmes, menaçant à la fois leur sécurité et leur stabilité et celles des personnes. D'où l'importance d'adapter la société et les infrastructures aux conditions climatiques actuelles et à celles que nous connaîtront dans les décennies à venir.
Il convient donc de compiler certaines actions à entreprendre pour atteindre une plus grande résilience et minimiser les menaces climatiques en fonction des besoins de chaque territoire. En gardant toujours à l'esprit une vision stratégique : la lutte contre le changement climatique peut générer du progrès social et économique et des milliers d'emplois en mettant la créativité scientifique au service de tous.
Minimiser les dégâts en cas d'inondation
Dans le secteur du BTP, l'installation de zones de drainage dans les bâtiments ou les logements situés dans des zones inondables ou à risque permet d'éviter les eaux stagnantes en contrôlant et en gérant les eaux de ruissellement générées par les inondations. Cette action peut minimiser les conséquences des inondations dans les bâtiments : dommages aux personnes et aux animaux, dégâts structuraux, constructifs ou d'installations, ainsi que dommages au contenu du bâtiment (mobilier, appareils électriques, véhicules, etc.).
Dans le domaine des infrastructures publiques, la modernisation du réseau d'assainissement est essentielle pour éviter son effondrement en cas de pluies torrentielles en favorisant la bonne absorption de l'eau. L'étude espagnole sur les besoins d'investissement dans le renouvellement des infrastructures du cycle urbain de l'eau « Análisis de las necesidades de inversión en renovación de las infraestructuras del ciclo urbano del agua », publiée fin 2019 se faisait déjà l'écho de ce besoin de modernisation, déplorant que « l'investissement actuel d'environ 585 millions d'euros par an est inférieur d'environ 70-80% à ce qui est nécessaire (entre 2,2 et 3,9 milliards d'euros par an) pour les maintenir de manière durable ». Et c'est précisément dans le financement que réside le plus grand défi des travaux d'assainissement, car ces travaux dépendent du domaine municipal et de nombreuses communes n'ont pas les moyens économiques de se permettre une intervention d'une telle ampleur.
En complément de l'amélioration du réseau d’assainissement, il serait également souhaitable de concevoir des solutions d'infrastructures vertes qui permettent l'absorption des eaux de pluie dans le sol, réduisant ainsi la quantité d'eau qui atteint le réseau d’assainissement. Les parcs inondables, par exemple, sont capables de réguler le cycle hydrique, d'agir comme une barrière contre les inondations et de créer des environnements riches en flore et en faune.
Déficit hydrique et sécheresses : garantir l'approvisionnement en eau
Les pluies torrentielles et les périodes de déficit hydrique, ou sécheresses, ne sont pas des phénomènes nouveaux. En effet, il est de plus en plus fréquent que ces épisodes se produisent dans une même zone géographique, séparés de quelques dizaines de kilomètres seulement. Il est donc plus que jamais nécessaire de rénover, d'améliorer et de construire des systèmes de collecte et de stockage qui permettent de conserver et de garantir l'approvisionnement en eau pendant les périodes de sécheresse. Ceci, associé au développement de systèmes de traitement des eaux usées et à la réduction des fuites dans le réseau, permettront de collecter davantage d'eau de pluie, d'en acheminer davantage vers la station d'épuration et de mettre plus d'eau à la disposition des communes à l'avenir.
Isolation thermique contre les vagues de chaleur
Le rapport sur la décarbonisation des bâtiments « La descarbonización de la edificación » de l’association espagnole GBCe indique que les vagues de chaleur dureront 22 jours consécutifs d'ici 2040, avec des températures atteignant 45ºC, ce qui entraînera une plus grande demande de refroidissement. Face à cette situation, intervenir sur l'isolation thermique du bâtiment est l'élément principal pour maintenir une température intérieure confortable, surtout si l'on tient compte du fait que le pourcentage de la population souffrant d'une température inadéquate dans son logement est passé de 10,9 % en 2020 à 14,3 % en 2021. La combinaison de matériaux capables de réguler la température des bâtiments et l'utilisation d'éléments verts, tels que les jardins verticaux, permettra non seulement d'améliorer le confort et la santé des habitants, mais aussi de réduire la consommation d'énergie.
Tous ces épisodes ont un impact sur l'état de conservation des infrastructures des constructions et des bâtiments. Il ne faut pas oublier les routes et les ponts, qui doivent être vérifiés pour s'assurer qu'ils sont adaptés aux conditions climatiques locales actuelles et qu'ils résistent à l'érosion et aux inondations. La réparation des fissures, le remplacement des pièces usées ou l'élimination des déchets et des décombres (qui peuvent s'accumuler autour d'un pont) sont quelques-unes des actions à encourager.
L'ingénierie et l'architecture sont essentielles pour minimiser les dommages causés par les phénomènes météorologiques les plus extrêmes. C'est pourquoi, en plus de poursuivre la nécessaire transition énergétique en vue de réduire la consommation des bâtiments et d'augmenter l'utilisation des énergies renouvelables, il est également indispensable de miser sur la réhabilitation et la modernisation des bâtiments existants. C'est là que les fonds européens Next Generation offrent l'opportunité de le faire dans une perspective globale qui facilite la décarbonisation du parc immobilier tout en répondant aux menaces du changement climatique.